Défibrillateur automatique implantable (DAI): la défibrillation au plus près du cœur
Avec l’avènement du Défibrillateur Automatique Implantable (DAI), nous avons assisté à une miniaturisation, ainsi qu’une simplification des dispositifs cardiaques disponibles pour implantation avec sondes. Et signe des résultats positifs du stimulateur qui pourrait réduire la mort subite de bien des porteurs : on dénombrait plus de 10 000 personnes équipées en France en 2008 et 3 000 appareils greffés chaque année, d’après le n°908 du magazine Industries et Technologies. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Son utilisation s’apparente-t-elle au pace maker ? A qui pose-t-on un défibrillateur ? Quelles sont les données fournies et surtout, comment vivre avec ?
Points communs et différences fondamentales
A l’image du pace maker, littéralement « le faiseur d’allure », nom mettant en avant ce côté « régulateur cardiaque » du dispositif, le DAI est un stimulateur que les chirurgiens greffent sous la peau de leurs patients. Ce sont d’ailleurs tous deux des boitiers, leurs aspects sont donc également identiques ou presque. De même, ils possèdent des électrodes que l’on relie au cœur. Si l’on constate que les deux dispositifs sont très semblables donc, ils possèdent néanmoins des différences fondamentales.
Ainsi, si le pace maker a pour utilité de délivrer des impulsions électriques au cœur, lorsque le rythme de ce dernier est plus lent, le défibrillateur implanté quant à lui a deux fonctions supplémentaires et essentielles. La première d’entre elles : le fait que le DAI soit programmable à travers la peau et ce, afin d’enregistrer de nombreuses données cardiaques durant plusieurs jours. Les troubles du rythme sont donc sauvegardés et pourront par la suite être étudiés dans le cadre d’un diagnostic rétrospectif. Dernière différence, le fait de pouvoir utiliser le DAI comme un défibrillateur automatique en cas de crise cardiaque. Il reconnaît la tachycardie lorsqu’elle arrive et délivre un choc électrique interne de l’ordre de 30 à 35 joules pour stimuler le cœur.
Quelles indications pour la greffe d’un Dispositif Automatique Implantable ?
Quels sont les patients aptes à recevoir ce dispositif en greffe interne ? Les indications à ce sujet sont très précises et concernent deux épisodes : la tachycardie ventriculaire (TV) et la fibrillation ventriculaire (FV) :
- Arrêt cardiaque de première intention sur TV ou FV, mais récupéré par réanimation.
- Patient n’étant pas à sa première TV ou FV, malgré un traitement arythmique.
- Traitements médicamenteux limités pour cause de mauvaise tolérance du patient.
- Résistance à un traitement médicamenteux ou une chirurgie à visée antiarythmique.
- Personne dans l’attente d’une greffe cardiaque et nécessitant une aide.
Enfin, on dénombre également deux dernières indications, nécessaires pour une pose de DAI : la cardiopathie sous-jacente ischémique (altération de la fonction ventriculaire gauche) et l'état général relativement conservé, ne laissant pas prévoir une issue fatale dans les deux ans.
Vivre avec un DAI
Se faire greffer un défibrillateur implanté nécessite du patient de procéder à quelques ajustements dans sa vie et ce, au quotidien. Les médecins ne déconseillent par exemple pas l’activité physique, mais celle-ci ne doit par comporter de contacts violents, afin de préserver l’état du DAI. Avant de recevoir un soin médical, type radiographie, échographie et autres, il faut parler au médecin de la présence d’un défibrillateur implantable, afin que celui-ci prenne toutes ses précautions.
Concernant la comptabilité électromagnétique du dispositif avec certains appareils électriques, très peu ont le pouvoir d’interférer avec le DAI. Seuls les champs électromagnétiques les plus intenses le peuvent, comme ceux provoqués par une soudeuse ou une tronçonneuse. Enfin, lors d’un voyage, l’essentiel est de prendre vos précautions avant départ : parler avec son cardiologue pour quelques indications et surtout, savoir où trouver un centre d’urgence.